Vienne (Autriche), le 5 janvier 2022 - Lors d'une opération de deux semaines contre le trafic d'armes à feu au Sahel, 850 agents de différents organismes chargé de l’application de la loi ont saisi, en décembre, un total de 594 armes à feu et plusieurs milliers de munitions, notamment parmi des terroristes présumés.
L'opération, dont le nom de code est KAFO, s'est déroulée pour la troisième année consécutive avec la participation de la police, de la gendarmerie, des douanes, des cellules aéroportuaires de lutte contre le trafic, des autorités maritimes, ainsi que des unités frontalières et du parquet. L’opération visait à perturber les flux de trafic d'armes à feu.
Au fil des ans, l'opération s'est avérée utile pour mieux comprendre l'ampleur et la nature de ce crime dans la région, pour notamment établir le lien entre le trafic d'armes à feu avec d’autres formes de criminalité.
Ciblant les postes frontières terrestres, les aéroports internationaux et les ports maritimes du Burkina Faso, de la Côte d'Ivoire, de la Guinée, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Tchad, les autorités ont également saisi 1 844 kilogrammes d'explosifs, 26 600 litres de carburant de contrebande ; 1 000 litres de précurseurs chimiques d'explosifs (acide nitrique) ; 1 200 kilogrammes de drogues (principalement du cannabis) ; 120 800 cartouches de tabac de contrebande ; et plus de 3 500 000 comprimés de médicaments de contrebande, notamment du tramadol, un opioïde pharmaceutique.
Au cours de l'opération, plus d'une centaine de suspects ont été interrogés et arrêtés. Les enquêtes se poursuivent pour mieux établir les liens entre le trafic d'armes à feu avec d’autres formes de trafic et de criminalité, notamment le terrorisme.
« Le travail ne s'arrête pas là », a déclaré la responsable du Programme mondial sur les armes à feu de l'ONUDC, Simonetta Grassi. « Notre objectif est de continuer à travailler avec ces pays pour soutenir les enquêtes et les poursuites des affaires qui ont été ouvertes à la suite de l'opération ».
Simonetta Grassi a souligné qu'il s'agissait d'un processus continu, car « au cours des deux dernières années, l'ONUDC a mis en place un programme de mentorat pour soutenir les enquêtes, les poursuites et le jugement des affaires de trafic d'armes à feu et des affaires associées ». Elle a ajouté que « l'opération en elle-même devient un exercice de renforcement des capacités qui contribue à la coopération internationale sur ces questions ».
La coordination de l'opération au niveau national a été rendue possible sous la direction des Commissions nationales sur les armes légères et de petit calibre, ainsi que des Bureaux centraux nationaux d'INTERPOL.
Le Commissaire Paul Sidibe, du Bureau central national d’INTERPOL du Mali, s'est félicité de l'opération en déclarant « l’opération KAFO a été très positif pour la région, ces opérations sont un bon exemple des efforts déployés contre la circulation illicite des armes à feu ».
L'opération, qui a duré deux semaines, a été précédée de plusieurs mois d'activités de coordination et de renforcement des capacités pré-opérationnelles menées aux niveaux régional et national depuis le début de l'année, pour notamment détecter le trafic d'armes à feu et donner aux systèmes judiciaires les outils nécessaires pour mener à bien les enquêtes et les poursuites relatives à ces infractions.
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L'ONUDC a soutenu l'opération KAFO III par le biais de son programme mondial sur les armes à feu, du programme Sahel et du programme AIRCOP. L'opération a également reçu le soutien du G5 Sahel, par le biais de ses Groupes d'Action Rapide - Surveillance et Intervention au Sahel (GARSI).
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L'opération KAFO III a été rendue possible grâce au soutien de l'Allemagne, de la France et de l'Italie.