L’ONUDC soutient l'autonomisation des femmes dans la justice pénale

Tahiya Oudeyke, la seule femme magistrate en Mauritanie. Cette photo a été prise à l'occasion d'une exposition de photos d'environ 38 femmes mauritaniennes et sahéliennes travaillant dans les secteurs de la sécurité, de la défense et de la justice, organisée par l'ONUDC à Nouakchott en juillet 2021.

Bureaux extérieurs de l'ONUDC, 8 mars 2022 - Alors que nous célébrons la Journée internationale des femmes 2022, la gent féminine est toujours sous-représentée dans les secteurs de la justice et de la sécurité. Pour l’ONUDC, il est primordial de soutenir les plateformes qui contribuent au partage des connaissances entre les femmes dans la justice pénale et de promouvoir l’entraide féminine au travail.

Malgré les cadres juridiques et normatifs internationaux, les institutions dans la justice pénale restent largement dominées par les hommes. Les données de l’ONUDC en 2018 montrent par exemple que les femmes ne représentaient qu'entre 3% et 37 % des agents de police dans les pays étudiés.

L’ONUDC reconnait que la présence des femmes dans les rangs de la police améliorent les services de police, ce qui renforce son efficacité opérationnelle et engendre une plus grande confiance de la part de la population. En outre, l’ONUDC soutient le renforcement de la diversité et de l’égalité des genres au sein de justice pénale, en particulier au sein de la police. Par le biais de formations et de connexions sociales, l’ONUDC aide les femmes à être des auteures de changements tangibles.

L'action de l'ONUDC

L'année dernière, l'ONUDC a réuni 30 femmes leaders en Ouzbékistan, dont des députées, des juges et des procureures, dans le cadre d'une table ronde sur la corrélation entre les genres, la criminalité transnationale organisée, la corruption, les politiques liées à la drogue et le contre-terrorisme. Une meilleure compréhension de cette corrélation peut aider à formuler des politiques, des programmes et des activités qui intègrent efficacement les perspectives de genre dans les politiques relatives aux drogues, à la criminalité et à la corruption.

S'adressant aux participants de la table ronde, la directrice exécutive de l'ONUDC, Ghada Waly, a déclaré : 

"Qu'il s'agisse de la gestion des frontières, du respect des lois, de la justice pénale, de la santé, de l'éducation ou de la lutte contre la corruption, le succès des réformes de l'Ouzbékistan dépendra de la participation des femmes à leur conception et à leur mise en œuvre, sur un pied d'égalité avec les hommes. Les droits et les besoins des femmes doivent être pris en compte à chaque étape du processus, car les femmes et les hommes sont touchés différemment par la drogue, la criminalité, la corruption et le terrorisme", a-t-elle ajouté.

En outre, l’ONUDC a fourni des équipements, des plateformes numériques et des enseignements en ligne à des centres de formation dans plusieurs pays, notamment en Tunisie, en Ouganda et au Pakistan, où les femmes policières ne représentent qu'environ 1,5 % de l'ensemble des forces de police. En avril 2021 au Baloutchistan (Pakistan), 25 femmes officiers aspirantes ont suivi une formation pour devenir les premières femmes de la province à intervenir en cas de violence liée au genre. La recherche et l'expérience ont montré que donner aux femmes policières les moyens d'assumer ces rôles est l'un des moyens les plus efficaces de lutte contre les crimes motivés par le genre.

En janvier 2022, grâce au soutien technique et aux équipements fournis par l’ONUDC, un groupe de 25 policières, recruté pour patrouiller sur l'autoroute côtière de Gwadar au Baloutchistan, a suivi un cours de remise à niveau de trois jours. Avant cela en septembre 2021, 25 policières pakistanaises ont appris des techniques d’investigations sur la traite des personnes et le trafic de migrants. La session d'apprentissage faisait partie d'une série de formations en trois parties organisées par l'ONUDC, dans le cadre de l'initiative GLO.ACT financée par l'Union Européenne tout au long de l'année 2021. Une participante témoigne avoir été formée par des experts en enquête et en poursuites judiciaires, plus particulièrement sur la gestion des affaires et la préparation de procès. « La session m'a aidé à comprendre des règles que je ne comprenais pas auparavant, à dissiper mes incertitudes et à renforcer mes capacités en tant qu'enquêtrice. La formation m'aidera beaucoup lorsque je serais en contact avec des victimes de la traite des personnes », a-t-elle expliqué.

© ONUDC/GLO.ACT

Dans d'autres domaines, l'ONUDC a lancé des campagnes visant à promouvoir l'accès des femmes aux secteurs de la défense, de la sécurité et de la justice. La campagne 2021 « Pourquoi pas moi » a utilisé des spots télévisés, des expositions et des réseaux sociaux pour présenter des femmes travaillant dans ces secteurs au Burkina Faso, en Mauritanie et au Niger, invitant le public à repenser les secteurs de la sécurité et de la justice comme des professions uniquement masculines. Par exemple, une exposition photo à Nouakchott a rendu hommage aux femmes mauritaniennes qui se sont distinguées dans les métiers de la sécurité ou de la justice.

En juillet 2021, plus de 50 femmes officiers d’Indonésie, des Philippines, du Vietnam et de Thaïlande ont participé à la troisième réunion de « Femmes dans la police maritime ». Elles se sont concertées sur des initiatives pratiques visant à autonomiser les femmes dans la police maritime. Il s'agissait notamment d'examiner les lignes directrices et les pratiques des services régionaux de garde-côtes à l’encontre des femmes servant à bord des navires.

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Les efforts de l’ONUDC dans ses bureaux extérieurs sont motivés par l'Objectif de développement durable (ODD) 5 de l'Agenda 2030, qui appelle à des progrès envers l'égalité des genres et l'autonomisation des femmes et des filles.