Réunion d'experts de l'ONUDC sur le trafic d'armes illicites en Europe

UNODC holds expert meeting on illicit firearms trafficking to, from and across the European Union

Vienne (Autriche), 9 octobre 2019 - le programme globale sur les armes à feu (PGAF) de l'Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC), qui aide les États à prévenir et contrer le trafic illicite et la fabrication d'armes à feu, de leurs composantes et de munitions a organisé les 7 et 8 octobre une réunion transrégionale pour discuter du problème de trafic illicite d'armes à partir, à travers et à destination de l'Union Européenne.

Cette réunion était la conclusion d'un projet d'une durée de deux ans mis en place par le PGAF en collaboration avec la branche de recherche et d'analyse des tendances de l'ONDUC, qui visait à surveiller et suivre les mouvements du trafic illicite d'armes à feu, afin de cultiver une coopération international effective dans le suivi et le partage d'information ainsi que le combat du trafic illicite et crimes adjacents. Le projet est soutenu par l'Union Européenne.

Étaient présent à la réunion près de 70 experts en matière de trafic d'armes à feu, tels que des services d'application de la loi et des autorités de poursuite en provenance des États membres de l'Union Européenne ainsi que de certains pays sélectionnés des régions des Balkans de l'ouest, de l'Afrique Centrale, du Moyen-Orient, de l'Amérique du Nord et de l'Amérique Latine. Elle a également bénéficié de la participation d'experts de certaines organisations internationales et régionale concernées ainsi que d'instituts de recherche, notamment Interpol, l'Organisation Mondiale des Douanes, l'Union Européenne, Europol, Frontex, Small Arms Survey et l'Institut Flamand de Paix.

L'objectif principal était de faire le point sur la récente collecte de données et analyser les efforts en matière d'armes à feu avec une attention particulière sur les États membres de l'Union Européenne et de discuter comment les phénomènes identifiés pourraient être mieux adressés.

Lors de l'introduction à la réunion, Loide Aryee, chef de la branche en matière de criminalité organisée et de trafic de l'ONUDC, a souligné l'importance de la collecte et du partage de données sur les armes à feu illicites afin de créer des stratégies bien étayées. Elle a remarqué que cela donnerait lieu à de meilleurs résultats en matière de criminalité liée aux armes à feu et contribue à atteindre l'objectif de développement durable 16.4 qui vise, entre autres, à réduire considérablement le flux d'armes à feux d'ici 2030.

Fabio Marini, expert de haut niveau en matière d'armes à feu du directorat général pour les migrations et des affaires intérieures de la commission européenne, a insisté que certains résultats du projet seront particulièrement pertinents pour le développement d'un nouveau plan d'action sur les armes légères et de petit calibre de la commission européenne pour la période de 2020 à 2024.

L'introduction a été suivi de présentations par l'ONUDC et l'Institut flamand au sujet des résultats des recherches préliminaires en matière de trafic illicite d'armes à feu, leurs composantes et leurs munitions, avec une attention particulière portée sur le trafic mettant en cause des États membres de l'Union Européenne. Les experts ont ensuite discuté des conséquences politiques des nouvelles découvertes sur l'application de la loi et les poursuites, échangés des bonnes pratiques pour une coopération inter-institutionnelle et bilatérale et discuté des prochaines étapes pour les efforts menés contre le trafic d'armes illicites depuis, à travers et en destination de l'Union Européenne.

Les experts ont également identifié des défis communs et des opportunités pour les pays à l'intérieur et à l'extérieur de l'Union Européenne. Ils ont souligné l'importance du partage d'information spontané et de la coopération internationale pour suivre et enquêter l'origine illicite des armes à feu, notamment avec des pays d'une autre région.

Ils ont également souligné l'importance d'une législation harmonisée au niveau régional et l'urgence pour trouver des solutions communes au phénomène d'armes modifiés et de trafic d'armes à travers les services postaux accélérés.

Une des conclusions importantes de la réunion était que les données en matière de trafic devaient également contenir de l'information contextuelle sur les saisies et ses liens avec les autres crimes. C'est uniquement cette combinaison d'information qui permettra le développement d'une bonne compréhension de la criminalité en matière d'armes à feu ce qui devrait être la base des stratégies politiques et opérationnelles pour combattre ce phénomène.

Lors de la conclusion de la réunion, Simonetta Grassi, directrice du programme globale contre les armes à feu de l'ONUDC, a déclaré que « l'ONUDC, à travers son programme global contre les armes à feu, continuera à promouvoir la coopération et l'échange d'information et de bonnes pratiques entre pays afin d'obtenir des résultats concrets dans le combat contre les armes à feu. Nous espérons que l'une des démarches pour arriver à cela est l'organisation d'encore plus de réunions transrégionales de ce genre qui permettent de mettre sous la loupe une région spécifique tout en gardant en tête le phénomène global ». 

Pour plus d'informations:

Le programme globale sur les armes à feu de l'ONUDC

Présentation de l'ONDUC sur le contexte et les objectifs de la réunion