Ce module est une ressource pour les enseignants  

 

Focus sur les groupes par rapport aux activités

 

À certains égards, les éléments de preuve tirés d’affaires pénales et d’études relatives aux groupes criminels organisés dans différents endroits appuient chacun des trois modèles de la criminalité organisée. Certains groupes criminels organisés sont hiérarchisés (même s’ils ne le sont que vaguement), culturellement liés et sont également maintenus par l’offre et la demande de biens et services illicites disponibles. En même temps, il existe clairement des groupes criminels organisés ethniquement ou culturellement liés qui n’ont pas de structure hiérarchique mais qui sont plutôt motivés par des opportunités économiques sur des marchés illicites. Il existe également des groupes criminels organisés sans lien hiérarchique ni culturel et qui se livrent à des activités criminelles qui correspondent aux opportunités de profit illicite qui s’offrent à eux.

Le modèle hiérarchique et le modèle culturel local se concentrent tous deux sur la manière dont les groupes criminels sont organisés ; le modèle d’entreprise se concentre sur la manière dont les activités criminelles sont organisées. Des exemples de ces trois modèles peuvent être trouvés sur différents marchés et dans divers endroits à travers le monde. Certains groupes criminels organisés sont de nature hiérarchique et beaucoup ne le sont pas. De plus, certains groupes criminels organisés sont basés localement et sont culturellement liés, et beaucoup ne le sont pas. En revanche, toutes les activités relevant de la criminalité organisée sont de nature entrepreneuriale, leur but ultime étant de générer un avantage financier ou un autre avantage matériel. La criminalité organisée en tant que ligne de conduite peut être étudiée comme une activité économique mais ses membres sont poursuivis en justice sur la base des relations qu’ils entretiennent dans des entreprises criminelles.

Une analyse de l’ONUDC portant sur 16 pays et une région (les Caraïbes) a résumé les rapports de ces derniers sur les groupes criminels organisés transnationaux dans chaque pays ainsi que ce qui était connu sur trois groupes criminels organisés importants dans ces pays (ONUDC, 2002). Les 40 groupes criminels organisés identifiés suivaient cinq modèles différents :

  • Hiérarchie rigide : un seul chef avec une forte discipline interne au sein de plusieurs divisions.
  • Hiérarchie décentralisée : des structures régionales, chacune ayant sa propre hiérarchie et son propre degré d’autonomie.
  • Conglomérat hiérarchique : une association libre ou faîtière de groupes criminels organisés autrement séparés.
  • Groupe criminel central : une structure horizontale d’un noyau d’individus qui se décrivent comme travaillant pour la même organisation.
  • Réseau criminel organisé : les individus s’engagent dans une activité criminelle dans le cadre d’alliances changeantes, sans être nécessairement affiliés à un groupe criminel, mais en fonction des compétences qu’ils possèdent pour mener à bien une activité illicite.

Cette typologie des groupes s’étendait du plus organisé au moins organisé, et les pays ayant répondu ont indiqué qu’environ un tiers des groupes avaient une structure hiérarchique. Ces groupes sont souvent plus importants et mieux documentés que les autres groupes. L’enquête a révélé qu’environ un tiers des 40 groupes identifiés étaient fondés sur l’ethnicité. Les autres groupes n’avaient pas d’identité sociale ou ethnique forte, ou bien les membres étaient simplement issus de la même origine sociale. Fait notable, les deux tiers des groupes identifiés menaient des activités dans trois pays ou plus. Cette étude illustre comment la criminalité organisée est différemment structurée dans les différents pays du monde.

 

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